Autant pour une catharsis personnelle que par devoir de vérité, Me Nicole Mwaka, avocate au barreau de Kinshasa a tenu une conférence de presse le jeudi 16 décembre 2010 au CNCD à Bruxelles.
L’initiative de cette rencontre revient à la toute jeune association Awe pona ekolo( il est mort pour la patrie), association créée au lendemain de la mort d'Armand Tungulu, par révolte face à l'arbitraire, et par élan patriotique.
Introduite par Paul Nsapu de la ligue des électeurs et de la FIDH, Me Nicole Mwaka a parlé d’elle-même, de la situation des droits de l’Homme en RD Congo, mais surtout pour nous, de l’instant où son chemin a croisé le destin tragique d’Armand Tungulu.
Durant des dizaines de minutes, avec une voix calme mais un regard pas encore totalement guéri du choc psychologique, Me Mwaka a raconté ce qu’avait été sa journée de ce fameux 29 septembre 2010 qui a bouleversé pour longtemps sa vie.
Ses préoccupations de la journée, son boulot, le pépin à son véhicule qui l’obligera à se rendre à un garage de fortune à la place Comète, le passage du cortège présidentiel de monsieur Joseph Kabila avec le lot de tracasseries qui l’accompagne…
Et les minutes interminables du passage à tabac et du calvaire d’Armand Tungulu, sa réaction de défenseur de droits de l’homme et enfin son interpellation puis son arrestation.
C’était, peu après 11h40
Le corps d’Armand Tungulu n’ayant jamais été vu jusqu’à ce jour, le jet de pierre du bruxellois congolais sera un vrai caillou dans le soulier de monsieur Joseph Kabila lors de la campagne électorale, sa garde présidentielle ayant soustrait Armand Tungulu à la liberté et jusqu’à preuve du contraire, à la vie aussi.
Cheik FITA
Bruxelles, le 17 décembre 2010