Laurent GBAGBO. Source photo: parti-ecologique-ivoirien.org
Depuis le 30 juillet 2010, quatrième anniversaire des élections législatives et présidentielle 1er tour, la RD Congo est entrée en précampagne, compte à rebours exige. Les paroles, faits et gestes des politiciens ne trompent pas.
Conséquences, lors des déplacements des politiciens, surgescence dans les reportages d’un vocabulaire bien particulier, qui connût ses heures de gloire chez nous du temps du MPR Parti-Etat : « accueil chaleureux et délirant ou triomphal ». Et dans les images photos et vidéos, mise en évidence des coins où il y a du monde pour ne pas dire, foule.
Sous-entendu ? « Vous voyez notre candidat ? Il gagnera… » Et certains zélés ajoutent déjà « Au premier tour ! »
Ceci nous rappelle une phrase prononcée en 2000 sur RFI par monsieur Laurent Gbagbo, Président de Côte d’Ivoire : « Robert Gueï a confondu la foule et peuple. »
Quel lien avec l’actualité congolaise d’aujourd’hui ?
Bref rappel historique.
Octobre 2000, il y a élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Deux favoris : Le général Robert Gueï, Président en exercice, arrivé au pouvoir le 24 décembre 1999 suite à un putsch et Laurent Gbagbo, opposant patenté.
Robert Gueï, paix à son âme, en tant que Président, a eu à sillonner le pays, à recevoir les honneurs… bref à voir la foule l’acclamer. Est-ce cela qui l’avait poussé à poser sa candidature pour la présidentielle et être sûr de l’emporter ?
La suite de l’histoire a été toute autre.
La leçon ?
Jean de Lafontaine nous la donne : « Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ! »
Le déplacement d’un Chef de l’Etat est généralement occasion de sortie de beaucoup d’argent : sécurité, transport, alimentations, dons pour la population, coupage pour la presse… Dans un pays à forte dose de corruption comme le nôtre, quel proche du pouvoir ne serait pas tenté de se remplir les poches dans l’une ou l’autre rubrique ? Mieux, de proposer pareils déplacements ?
Le perdant ?
Celui à qui l’on fera prendre des vessies pour des lanternes, c’est-à-dire, la foule pour le peuple.
Cheik FITA
Bruxelles, le 6 septembre 2010