Le vendredi 1er octobre 2010 en soirée, jour où après moult tergiversations, l’ONU daignait enfin publier le rapport de sa commission des droits de l’Homme sur le Génocide, les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis au Congo par l’APR de monsieur Paul Kagame, à Bruxelles, Firefec, le Forum interrégional des femmes congolaises présentait au public le spectacle Cœur de mère, écrit, mis en scène et joué en onewoman show par Dada Stella Kitoga Djungu.
Lieu de rendez-vous : Centre communautaire flamand Ten-Noey, 25, rue de la commune, à Saint Josse Ten-Noode, Bruxelles.
La soirée a commencé par le vernissage de l’exposition « Femme en résistance »
Les organisateurs dont Julie De Groote présidente du parlement francophone ont expliqué le sens de la manifestation, le parcours pour arriver à ce résultat.
Viendra alors le clou de la soirée : « Cœur de mère ».
Ce spectacle dépeint plusieurs pans de la vie quotidienne de la femme congolaise : souci d’avoir un mari à soi, petit commerce, encadrement des enfants, harcèlement sexuel au boulot, « embrigandage » dans les sectes appelées bizambizambi, maternité… Et scènes poignantes : les viols et les tueries des femmes à l’Est de la RD Congo.
Occupation de la scène, expressions du corps et du visage, effets sonores, costumes, éclairage, maîtrise du texte, présence sur scène, suspense, communication avec le public… Tout y était pour maintenir l’attention et transporter le spectateur au cœur du quotidien éprouvant de la congolaise.
Après quatre-vingt dix minutes de spectacles, c’est sous les applaudissements que Dada Stella Kitoga Dungu a été saluée.
Avant de se séparer de son public, Madame Kitoga Djungu n’a pu retenir une larme à la pensée de sa collègue et amie, actrice et metteur en scène congolaise comme elle, Jeanine Kalumba Yeba décédée le 20 septembre 2010 à Kinshasa. Elle lui a dédiée cette représentation.
Mieux que tous les discours et manœuvres politiciennes, ce spectacle va droit au cœur et balance à la figure du spectateur le drame non pas seulement de la femme congolaise aujourd’hui, mais celui de tout un peuple, le peuple congolais.
Aux congolais qui ont vu ou qui devraient voir ce spectacle, nous sommes tenté de dire : Où sont les hommes ? Faut-il laisser tout le poids de la marche de la Nation à la femme ?
N’est-il pas temps que le Congolais, l’Homme congolais se mette enfin debout ? Mieux, que les congolais s’unissent enfin autour d’un objectif minimal commun à savoir : redonner au congolais le minimum que tout être humain est en droit d’exiger de sa nation et de ses dirigeants à savoir : la sécurité pour soi et pour ses biens, la nourriture, les soins médicaux, l’école pour les enfants, le travail, un salaire... Et surtout le respect de la dignité de la femme, pièce angulaire de la famille et de la Nation.
Bravo Dada Stella Kitoga Djungu, bravo Firefec.
Cheik FITA
Bruxelles, le 2 octobre 2010