Des intellectuels congolais : médecins, journalistes, artistes, politiciens... ont rendu publique, le mercredi 29 octobre 2014 une déclaration au nom de la communauté congolaise, en réaction aux propos de monsieur Theo Francken, secrétaire d’état à l’asile et à l’immigration.
Dans une communication sur facebook, le secrétaire d’état belge à l’asile avait donné son avis sur un article publié dans The Economist intitulé "La magie des diasporas".
Il avait écrit ceci : « Tout à fait d'accord, mais puis-je aussi proposer un point de vue troublant? Je peux me figurer la valeur ajoutée des diasporas juive, chinoise et indienne mais moins concernant la (diaspora) marocaine, congolaise ou algérienne. Ou est-ce trop brûlant ? »
Avant la déclaration, quelques membres de la communauté congolaise de Belgique ont donné leur témoignages.et leurs avis : Docteur Mamayi Baseka, Docteur Béatrice Leonard Lomami, en néerlandais, madame Dada Kitoga Stella, metteur en scène. Puis suivront des politiques, l’ancienne secrétaire d’état Gisèle Mandaila du parti FDF en rétroprojection, l’ancienne députée fédérale CDH, Mie Jeanne Lumbala, la PS, Ursule Akatshi. Le sénateur CDH Bertin Mampaka retenu par d’autres engagements n’a pu arriver à temps pour prendre la parole.
De l’ensemble des interventions on peut relever un certain nombre de termes : indignation, tendance à la division des habitants de la Belgique, mépris, racisme, ignorance de l’histoire belgo congolaise ou mauvaise foi de la part de Théo Francken.
Une participante dira même ceci : « Que monsieur Theo Francken aille prendre des cours d’histoire sur les relations belgo-congolaises auprès de monsieur Bart De Wever son président, qui est un grand historien. »
Quant à la déclaration elle-même, elle a relevé un constat: le soutien de monsieur Bart de Wever au son ministre et membre de son parti, le quasi-silence du premier ministre Charles Michel alors que plusieurs communautés de son pays sont attaquées.
Cela provoque une inquiétude dans la communauté congolaise face à la ségrégation, à la mise à l’index ainsi qu’à la stigmatisation.
Il y a été rappelée aussi la grande contribution du Congo jadis belge dans la construction économique de l’état belge d’aujourd’hui. Sans oublier que durant les deux guerres mondiales, le sang des congolais, avait été versé pour la libération de la Belgique, la liberté des Belges! Ajouter à cela le siphonage de l'économie du Congo belge en 40-45 qui avait permis à la Belgique de sortir de la guerre sans dette.
Où classer les descendants des immigrés congolais, nés ici et qui n’ont jamais mis les pieds au Congo ?
Devrait-on faire abstraction de ces enfants d’immigrés qui aujourd'hui portent haut le drapeau belge dans le football mondial par exemple ?
En conclusion, la déclaration affirme que « monsieur Theo Francken est indigne d’être à la tête du département qu’il est censé conduire. »
Lors des échanges, un certain nombre de préoccupations ont été posées :
Devrait-on s’arrêter juste à une déclaration ?
Devrait-on aller rencontrer monsieur Theo Francken ?
Des pourparlers sont en cours dans la communauté congolaise de Belgique. Une idée fait même son chemin : pourquoi ne pas organiser une journée « sans nous » durant laquelle tous les immigrés n’iraient pas travailler ? On pourrait ainsi évaluer objectivement l’impact de cette catégorie d’habitants sur l’économie de la Belgique, sa plue value.
Bruxelles, le 30 octobre 2014
Cheik FITA