À peine arrivé au pouvoir, François Hollande, le nouveau Président Français a réduit son salaire brut. Nicolas
Sarkozy et François Fillon touchaient un salaire brut mensuel de 21 000 euros. Pour Hollande et Ayrault ce sera 14 000.
Le salaire des ministres français lui passe de
14 000 à 9 940.
En Belgique, le Premier ministre et les vice-premiers
touchent aujourd’hui 17.500 euros mensuels brut.
Et en RD Congo?
Sauf erreur de source, en 1960, le Premier Ministre
Lumumba avait un salaire de 90.000 francs congolais, et l’huissier de la fonction publique 15.000 FC, soit une tension salariale de 1/6.
Par la suite, que gagnait mensuellement le Maréchal
Mobutu?
Et son successeur Joseph Kabila?
Pourquoi en Belgique et en France les salaires des
dirigeants ne sont pas un mystère? Pourquoi le sont-ils en RD Congo?
Le salaire du Président provient directement de la
caisse de l’état. La caisse de l’état est alimentée par les différentes taxes et autres impôts, fruits de la sueur du front de chacun des citoyens du pays. Même en RD Congo, malgré la grande
désarticulation de l’état, celui-ci n’a d’autres sources de recettes que le travail des citoyens, leurs consommations.
Supprimez les citoyens, l’état tombe en faillite, et
les dirigeants deviennent désargentés.
Pourquoi en occident, les dirigeants sont-ils enclin
à publier leurs salaires à l’intention de tous les citoyens, et pourquoi cela n’est-il pas le cas dans nos « républiques » du tiers-monde?
Parce qu’en occident, d’une part, le dirigeant est
conscient que son pouvoir vient du peuple, du citoyen, et d’autre part, le citoyen sait que c’est lui qui choisit les dirigeants et les paie.
Dans nos pays sous-développés par contre, les
dirigeants se considèrent comme au dessus des autres citoyens, au point de croire qu’ils n’ont pas de compte à rendre aux plus petits.
De leur côté, les citoyens n’ont pas encore
intériorisé l’idée selon laquelle c’est eux qui donnent le pouvoir et que c’est le fruit de la sueur de leur front qui rétribue les dirigeants.
La conséquence de cet état de choses est plus
catastrophique: ayant pris goût au pouvoir et s’en étant pratiquement enivré, les dirigeants de nos pays poussent leur cynisme trop loin:
- Ils ne veulent plus partir du
pouvoir,
- Ils s’y cramponnent. Malheureusement de très
mauvaise manière. Quand ils veulent bien organiser des élections, non seulement ils puisent l’argent de leur campagne dans la caisse de l’état, en fait dans la poche de chaque citoyen, pire, en
cas d’échec, ils trichent. Et quand la tricherie est grotesque, découverte, et dénoncée, ils menacent et tuent parfois. Avec quoi? Avec des armes. Des armes achetées avec quel argent? Avec
l’argent puisé dans la caisse de l’état, autrement dit, puisé dans la poche de chaque citoyen.
Nous les citoyens congolais, sommes-nous tous suffisamment conscient de cela ?
Par distraction ou par ignorance, n’engraissons-nous pas nos bourreaux … Avec le fruit de la sueur de
notre front?
Cheik Fita
Bruxelles, le 18 mai 2012