La CENI, Commission Electorale Nationale Indépendante de la RD Congo jouerait-elle le rôle de verrou contre le départ de Joseph Kabila du pouvoir ?
Mr Corneille Nangaa Président de la CENI, a adressé le 4 janvier 2019 une lettre de protestation à la présidence de la CENCO, Commission Episcopale Nationale du Congo.
Dans cette lettre, Mr Nangaa s’insurge contre « la proclamation illégale des tendances des résultats des élections par des personnes et organes légalement incompétents pour ce faire ».
En copie, monsieur Nangaa a informé plusieurs personnalités dont le Président de la République.
Pour étayer son affirmation, le Président de la CENI s’est référé à l’article 211 de la constitution qui « confère à la CENI, le pouvoir d’organiser les élections et d’en assurer la régularité ».
Il est vrai que par la bouche de son porte-parole l’abbé Donatien Nshole, la CENCO avait annoncé plus tôt via les médias qu’elle avait déjà le nom du Président élu, grâce aux données en sa possession, transmises par ses milliers d’observateurs.
Cela obligeait ainsi la CENI à ne pas proclamer un autre vainqueur, suite à un tripatouillage éventuel.
Si le Président de la CENI avait la conscience tranquille, il ne devrait pas s’agiter outre mesure, le nom du prochain Président de la République devant sortir de la compilation des résultats issus des mêmes bureaux de vote.
La plupart des arguments avancés par le Président de la CENI ne résistent pas à l’analyse.
En citant par exemple l’article 211 de la constitution, pourquoi Mr Nangaa ne va pas jusqu’au bout de la logique en citant aussi l’article 24 de la constitution à propos du droit à l’information ?
Du point de vue de la jurisprudence en date du 23 septembre 2011, le pasteur Ngoy Mulunda, alors Président de la CENI avait déclaré ceci lors d’une conférence de presse à Bruxelles : « Si un parti politique était bien organisé, il pourrait avoir les résultats avant la CENI ».
Quand on a des résultats, on en fait quoi, on les transforme en chocolat ?
La protestation de Nangaa, le retrait de l’accréditation de Florence Morice de RFI puis la coupure du signal de la radio française et enfin la coupure d’Internet ne procèdent-ils pas de la même logique à savoir : pousser la CENI à déclarer vainqueur le dauphin de Joseph Kabila ?
La CENI et la cour constitutionnelle constituaient les derniers verrous qui auraient maintenu Joseph Kabila au pouvoir par des tours de passe-passe, avant qu’au final, la police politique ne vienne canarder ceux qui auraient osé manifester!
Le peuple congolais s’étant déjà prononcé par les urnes, le verrou « CENI » ayant sauté, Joseph Kabila et les siens devraient plutôt penser à faire les valises qu’à faire de la résistance. La chute du régime est irreversible.
« Alea jacta est ».
Bruxelles, le 5 janvier 2019
Cheik FITA
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