
NPM. Orateurs de la première table ronde :
Joan Carrero Director de la Fundación S’Olivar; Mbuyi Kabunda Badi ;Fita Fita Dibwe ; Johan Swinnen, ambassadeur de Belgique en Espagne ; Antonio Santamaría
Professeur Guy Mbuyi
Professeur Guy Mbuyi Kabunda de l’Université de Madrid vient de nous quitter il y a une semaine.
En sa mémoire, nous publions ci-dessous un article que nous avions écrit sur ses activités, ainsi que son interviews, lors d’un voyage à Madrid sur son invitation. Guy Mbuyi est un ancien de Kolwezi, et plus précisement de la cité de Musonoie. Il a étudié à l’athénée de Kolwezi (1972) et à la Kasapa, Université de Lubumbashi (1976)
UNIVERSITE DE MADRID : COUP DE PROJECTEUR SUR LA CRISE HUMANITAIRE ET LA VIOLATION DES DROITS DE L’HOMME DANS LES GRANDS LACS

Reportage : Cheik FITA
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Du 1er au 3 décembre 2010 s’est organisée à l’Université Autonome de Madrid des séances académiques sur la crise humanitaire dans les grands lacs africains, ainsi que sur les violations des droits de l’homme dans cette partie de l’Afrique.
Qui en sont les initiateurs ? Pourquoi cette série de séances : conférences, tables rondes, projection de films…
La commission des droits de l’homme de l’ONU a publié récemment un rapport sur la situation des droits de l’Homme en RD Congo entre 1993 et 2003. Ce grand document a été une des pièces autour de laquelle se sont articulées les communications, avec deux questions subsidiaires : Et après 2003 ? Et demain ?
Entre 1993 et 2003, en matière de crise humanitaire et de violation des droits de l’Homme :
– Que s’est-il passé dans les pays des grands lacs africains ?
– Combien de victimes y a-t-il eu ?
– Qui en sont les responsables ?
– Y a-t-il eu des sanctions, des poursuites ?
– Et demain ?
Pour répondre à toutes ces questions, l’Université Autonome de Madrid, et la fondation Carlos de Amberes ont organisé une session à l’intention des étudiants et de la société civile.
Comme cheville ouvrière, notre compatriote Mbuyi Kabunda, professeur à l’Université Autonome de Madrid.
Le 1er décembre, les rencontres ont eu lieu à la faculté de formation des professeurs en éduction avec comme programme et orateurs :
Présentation des communications
Projection du documentaire Diario de Kisangani (1998), réalisé par Hubert Sauper et produit par OVNI Films-París
Conférence : Tribunaux espagnols et responsables de violation des droits de l’homme en RDD Congo.
Par Santiago Izco. Médecin de grande expérience en Afrique et collaborateur de la Fundación Sur)
Conférence. Introduction aux conflits des Grands lacs : violence, droits de l’homme et crise humanitaire : état de la question.par Mbuyi Kabunda Badi, Directeur, académique de l’observatoire des réalités sociales de l’Afrique sub-saharienne.
Conférence : Présentation et commentaire du rapport de mapping de la commission des droits de l’homme de l’ONU sur la violation des droits de l’homme par Fita Fita Dibwe, (Cheik FITA) écrivain, et journaliste congolais de Bruxelles
Table ronde. Réflexions sur le document de l’ONU. Participants :
Johan Swinnen, ambassadeur de Belgique en Espagne et ancien ambassadeur en RD Congo et au Rwanda.
Joan Carrero Director de la Fundación S’Olivar;
Fita Fita Dibwe
Mbuyi Kabunda Badi
Modérateur: Antonio Santamaría, Directeur du Centro des Etudes africaines de Barcelone et professeur invité de l’UAM.
Le jeudi 2 décembre, les rencontres ont eu lieu dans l’auditoire GIII de la faculté de droit.
Conférence.
La construction du Rwanda et ses implications dans le conflit des grands lacs.
Par Joan Carrero, Directeur de la Fondación S’Olivar
Conférence.
Ressources naturelles et conflits dans la région des grands lacs.
Par Gérard Nashi Kiza, ingénieur de mines congolais
Conférence.
L’agenda régional et international sur les Grands Lacs
Par Mbuyi Kabunda Badi
Table ronde.
Jeux des intérêts dans le conflit des grands lacs.
Participants: Emilio Sánchez de Rojas, Coronel Jefe du Département de stratégies et relations internationales de la Escuela Superior de las Fuerzas Armadas; Cándida Leal Pardo, socióloga y psicóloga, miembro de UMOYA (Federación de Comités de Solidaridad con el África Negra); Mbuyi Kabunda; Gerard Nashi Kiza
Moderation: Juan Ignacio Radic, investigador del Observatorio sobre la realidad social del África Subsahariana.
Le vendredi, les activités se sont poursuivies dans l’auditoire GIII de la faculté de droit.
Projection du film documentaire : Congo, tierra violada (2010), producido por Cuatro para su programa “Reporteros Cuatro”
Présentation: David Beriain, réalisateur.
Table ronde. Accentuer l’action humanitaire dans la région des grands lacs.
Participants: Raymond Bitendelo Yaubuta, congolais résident en Espagne.
Mauricio Valiente, Secrétaire adjoint de CEAR;
Cristina Domínguez, responsable de l’unité africaine du département de coopération internationale de la croix-rouge.
Julio Martin-Sacristán, directeur de la fondation Sur, membre de la plate-forme stop à l’impunité au Rwanda
Modérateur: Hugo Paternina, investigador del Observatorio sobre la realidad social del África Subsahariana (FCA-UAM)
Il est apparu durant les communications ainsi que dans les échanges avec les étudiants que la crise humanitaire et les violations des droits de l’homme dans les grands lacs méritent non seulement une thérapeutique forte, mais qu’il faut davantage médiatiser cela.
Ceux qui ont été responsables de toutes violations des droits de l’homme devraient être poursuivis : congolais, burundais, rwandais… Jusqu’au somment de la hiérarchie politique.
Le combat pour la qualification des faits en génocide ou pas n’a pas grande importance car, les différents faits repris dans le rapport de mapping de l’ONU peuvent bien être autre chose aussi : crimes contre l’humanité, crimes de guerre, crime de génocide… C’est tout aussi grave pour les auteurs.
Pour l’avenir, il faudrait trouver des modèles de coopération, à l’instar de ce qu’avaient réalisé les européens à l’issue de la deuxième guerre mondiale.
Suggestion a même été faite de réactiver la CEPGL, communauté économique des pays des grands lacs. Mais là il y a deux problèmes :
1. Pour l’Europe, les vaincus ont été jugés et il y a eu des dédommagements. Pour les grands lacs, les envahisseurs n’ont jamais dédommagé la RD Congo pour prétendre jouir d’une façon ou d’une autre des richesses de la RD Congo. Et les criminels courent toujours. Dans la psyché collective congolaise, cela ne peut pas passer.
2. La CEPGL avait comme moteur politique et économique le Zaïre de Mobutu. En est-il toujours ainsi ? Qui a l’ascendant sur les autres, entre le Burundi, le Rwanda et la RD Congo ?
Enfin, il s’est dégagé une impression pour nous : les intellectuels espagnols sont très sévères vis-à-vis de monsieur Paul Kagame président du Rwanda, qu’ils aimeraient bien voir payer tout ce dont il a été auteur depuis les années 90.
Cheik FITA
Madrid, le 2 décembre 2010
Ci-dessous les interviews du professeur Mbuyi Kabunda, et de l’ambassadeur de Belgique en Espagne