Crise à l’Est : « Les vérités difficiles de l’histoire contemporaine des Grands Lacs ». Isidore Ndaywel è Nziem Historien

Professeur Isidore Ndaywel è Ziem. Photo fournie lui-même

Bruxelles, le 18 février 2023

Par Cheik FITA

Au moment où à Addis-Abeba s’ouvre le 36ᵉ sommet de l’Union africaine, il trône actuellement dans les réseaux sociaux congolais une vidéo devenue virale de l’historien congolais Isidore Ndaywel è Ziem, Professeur émérite à l’Université de Kinshasa (RD Congo). Il y a dans cette vidéo la phrase suivante :

« C’est le Congo qui a des terres à récupérer au Rwanda et non le contraire. »

Une sorte de réponse au bras de fer actuel entre le Président congolais Félix Tshisekedi, et son homologue rwandais Paul Kagamé. Dans l’amalgame de différents arguments du dictateur rwandais pour justifier la présence de sa soldatesque en RD Congo, il y a par moments des revendications territoriales.

La problématique de l’agression rwandaise en RD Congo va s’inviter à ce sommet. Et il est peu probable que l’Union Africaine prenne une décision pour la paix au Congo qui puisse être suivie d’effets.

Absence d’arguments ? Non. Il suffit de suivre l’entièreté de la communication du Professeur Ndaywel d’où a été tirée la vidéo virale pour s’en convaincre.

La communication de Ndaywel avait été faite au sénat français il y a quelques années… In tempore non suspecto.

Parallèlement à cela, l’historien congolais a publié l’année passée dans Afrique contemporaine 2022/1 (N° 273), une longue communication intitulée : « Les vérités difficiles de l’histoire contemporaine des Grands Lacs »

En voici le résumé :

« Les métastases du génocide rwandais de 1994 se font encore sentir dans la région des Grands Lacs. Les conséquences humaines ont été terribles au Rwanda, mais aussi en RD Congo et plus durables dans ce pays. Les conséquences économiques aussi. Fondée sur une économie de pillage, cette situation est à la base des ressentiments entre les peuples des Grands Lacs. »

Et dans cette publication on peut lire :

« En ce qui concerne enfin le tracé frontalier rwando-congolais, la situation ne souffre d’aucune ambiguïté. S’il fallait revenir à la Conférence de Berlin, autrement dit, à la première carte de la région qui accompagna la déclaration de neutralité du 1er août 1885, notifiée par Léopold II aux Puissances signataires de l’Acte général de Berlin, c’est le Congo qui aurait des terres à récupérer à l’Ouganda, au Rwanda et au Burundi et non le contraire (de Saint Moulin, 2011). »

Bien dit.

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