
Journalistes et combattants congolais de Belgique faisant une déclaration commune. Photo Cheik FITA
Kinshasa, le 3 avril 2023
Par Cheik FITA
Christian Bosembe, Président du CSAC, conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication, a été sauvagement agressé à Paris le week-end du 2 avril 2023 par des individus au point de l’étouffer au risque de le tuer.
Le CSAC que préside Chrisitan Bosembe est une institution d’appui à la démocratie. Lui-même il est journaliste et avocat. Il n’y a que dans les régimes totalitaires où les journalistes et les avocats subissent pareil traitement moyenâgeux, que tout démocrate doit condamner.
Dans le passé, à Bruxelles, des journalistes congolais avaient déjà été agressés par les combattants :
Cyprien Wetchi en juin 2011, Fabien Kusuanika en février 2014.
Qui sont ces individus ?
Quel est le sens de leur action ?
Dans les médias congolais, on parle de combattants.
Le mouvement des combattants est né à Bruxelles, Londres et Paris entre les deux élections présidentielles congolaises de 2006 et de 2011. C’était une nébuleuse dont l’élément fédérateur était le départ de Joseph Kabila du pouvoir. Le mouvement avait atteint son summum aux lendemains de la publication des résultats de la présidentielle de 2011, avant de s’essouffler progressivement. Le départ de Joseph Kabila du pouvoir en janvier 2019 peut être considéré comme ayant signé le certificat de décès du mouvement des combattants.
Que reste-t-il alors ?
Avec l’essoufflement du mouvement, il ne restait plus que des lambeaux sans âme qui ont tenté de survivre parfois sous d’autres dénominations.
Lors de la présidentielle de décembre 2018, ce qui restait encore de la dynamique du mouvement s’est scindé en deux : les pro-Tshisekedi et les pro-Fayulu.
Ceux qui restent encore actifs aujourd’hui peuvent tout au plus être appelés « anciens combattants » parce que certains parmi eux furent à l’origine du mouvement ou avaient combattu pour le départ de Joseph Kabila du pouvoir. La dénomination d’un mouvement, a son importance et évite ainsi la confusion.