
La rédaction
Ce jour-là, devant les corps constitués, le corps diplomatique et plusieurs militants du MPR, le Président Mobutu mit fin au parti-état, et annonça le retour du multipartisme.
En annonçant son départ de la tête du MPR, il essuya une larme et prononça cette phrase qui est devenue célèbre: « Comprenez mon émotion ».
Il mit fin aussi à la deuxième république née avec son coup d’Etat du 24 novembre 1965. Et déclara enfin le début de la troisième république qui régit la RD Congo jusqu’à ce jour.
Comme effets collatéraux, dès la fin du discours, les zaïrois de l’époque reprirent le port de la cravate, ainsi que leurs prénoms étrangers, chrétiens principalement.
RETRO DEUX.
24 avril 1990-24 avril 2017, Kabila a-t-il fait mieux que Mobutu ?

Le 24 avril 1990, le Maréchal Mobutu prononçait à N’sele un discours qui mettait fin au parti unique et ouvrait la voie au multipartisme.
27 ans après, ceux qui lui ont succédé ont-ils réussi à instaurer la démocratie en RD Congo ?
Une des caractéristiques du régime Mobutu était la confiscation des médias nationaux et plus particulièrement l’OZRT, l’actuelle RTNC.
Voici quelques pratiques de l’époque :
– Avant le journal télévisé, on diffusait un extrait du discours de Mobutu,
– Une grande partie du journal télévisé était consacrée aux activités du Président, de son parti le MPR, et des ministres.
– Il était rare que les opposants au régime soient invités au journal. Dès que vous en aperceviez un, peu de temps après, il avait réjoint le clan du dictateur.
– Quand l’opposition décrétait une ville morte, la télévision nationale s’empressait de dire aux téléspectateurs que la journée X n’était ni fériée ni chômée et que les citoyens devaient vaquer à leurs occupations.
– Quand une information largement diffusée par les médias occidentaux dénonçait ou les violations des droits de l’homme, ou les différentes gabegies financières, des « cartes blanches » étaient lues pour diaboliser ou ces médias, ou leurs pays d’appartenance.
– Assez souvent, quand la Belgique prenait une position critique, le ministre de l’information tempêtait en rappelant à la Belgique que le Zaïre était un pays souverain, que la colonisation était bien révolue. Il y avait ainsi régulièrement des crises politiques entre la Belgique et le Zaire, comme cela arrive dans des mauvais couples.
Entre ce qui est décrit ici et ce qui se passe aujourd’hui, y a-t-il eu changement ?
Joseph Kabila a-t-il fait mieux que Joseph Mobutu ?
Bruxelles, le 24 avril 2017
Cheik FITA